Bouddhisme
La vision du monde proposée par le bouddhisme traditionnel s’enracine dans l’expérience
d’éveil du Bouddha (5e siècle avant notre ère). Avant de réaliser à Bodhgayâ, sous
un arbre pippal, par approfondissement progressif de sa méditation (dhyâna), l’expérience
de l’extinction complète des désirs (nirvâna), on raconte que Gautama avait d’abord
triomphé de Mâra (Celui qui tue, la Mort, le Désir) qui l’avait assaillé de ses
troupes de démones voluptueuses.
L’univers tel que se le représentent les bouddhistes est une sorte de projection
spatiale des expériences spirituelles préconisées par le Bouddha. Il est fait de
trois plans distincts et superposés, celui des mondes de désir, celui des formes
subtiles et celui des formes immatérielles.
Le premier plan comprend des zones infraterrestres avec entre autres des enfers
terribles où pâtissent les méchants, le monde des humains et des animaux, et enfin
aux paliers supérieurs un certain nombre de paradis célestes. Ce premier plan est
caractérisé par le désir (kâma); il s’agit de mondes encore grossiers où renaissent
indéfiniment ceux qui ne misent que sur la qualité de leurs actions, les bons jouissant
pendant quelque temps de leurs mérites, les mauvais expiant leurs crimes dans des
destinées plus ou moins terribles.
Tout l’enseignement du Bouddha consiste à proposer des moyens pour se libérer de
l’impasse que constitue le plan du désir. Le principal de ces moyens est la méditation
(dhyâna, un mot qui, prononcé à la japonaise, est devenu zen), et ceux qui la pratiquent
avec succès sont assurés de ne plus renaître en ce bas-monde et de couler une existence
heureuse pendant des millions d’années dans les demeures pures du plan des formes
subtiles (deuxième plan) où habitent des divinités très hautes.
Il existe encore un troisième plan d’existence, encore plus élevé et plus spirituel,
que l’on obtient par des expériences de méditation encore plus hautes que l’on appelle
des ravissements.