Le croire
Le christianisme, en quelque sorte, assume le défaut de l’humain qui consiste à
ne pas être programmé pour le bonheur, mais à devoir prendre le risque du sens.
Il invite ainsi à parcourir les routes d’un croire qui est essentiellement reconnaissance
du désir divin et loyauté à son égard. Ces routes sont souvent difficiles et on
peut on peut toujours en déraper. La liberté, dans cette perspective, n’est pas
la possibilité de tout faire, mais plutôt la possibilité de faire quelque chose
à partir des contraintes et servitudes qui tissent l’existence. Elle représente
un plus, un dépassement sans cesse à renouveler.
L’être humain engendré par le christianisme n’est pas tout-puissant mais est capable
de créativité. Cette créativité s’accorde au désir, propre à chacun, d’apporter
sa pierre à la construction de l’histoire, celle d’un salut annoncé mais en train
de se faire. Elle consiste, essentiellement, à faire sens en solidarité avec les
autres et avec le projet divin. Elle est irrémédiablement solitaire dans la mesure
où elle renvoie à l’intimité du désir et des aspirations, là où disparaissent tous
les faux-fuyants, maquillages et stratégies de séduction. Elle appelle l’authenticité
la plus foncière, là où chacun découvre sa façon personnelle de réaliser sa propre
humanité.
Elle ne peut cependant être dissociée de la vie d'une communauté, quelle qu'elle
soit, ni celle des proches, ni celle de la nation, ni celle de l’humanité embarquée,
comme on commence à mieux le savoir, sur une planète aussi fragile qu’explosive.
Pour les croyants, ainsi se prolonge l’œuvre du Christ à travers la communauté de
ses disciples et sa mission d’annonce de la Bonne Nouvelle.
« Aimez-vous les uns
les autres, c’est à ce signe que tous vous reconnaîtront comme mes
disciples ».
« Allez, de toutes les nations faites des disciples... ». C’est la fidélité à cet
idéal qui devient porteuse de la mission de l’Église.