Judaïsme
Le judaïsme a une histoire longue et riche qui déborde amplement ses racines bibliques.
Il a su traverser les siècles jusqu’à l’époque contemporaine. « Juif » désigne un
fidèle du judaïsme en tant que tradition religieuse, mais il indique aussi l’appartenance
au peuple d’Israël aux racines trois fois millénaires. À travers ses péripéties,
l’histoire juive apparaît comme celle d’une identité collective relevant de nouveaux
défis à chaque génération. À l’époque contemporaine, on peut noter une large diversification
dans les accents privilégiés en matière de visions du monde dans divers sous-groupes
se réclamant d’une allégeance au judaïsme sur la base d’un héritage historique de
convictions communes.
Les axes essentiels des croyances du judaïsme se structurent comme suit : Dieu est
Un, créateur du cosmos; il est éternel et échappe à toute tentative de représentation
matérielle. Ce dieu personnel qui se nomme « Je suis » est bon et juste à l’égard
des humains qu’il a créés à son image et à sa ressemblance et qu’il a placés au
faîte de sa création. Présent au monde à travers son histoire, Il appelle les humains
à vivre en Alliance avec lui. À un certain moment de l’histoire, ce Dieu a élu le
peuple juif comme intermédiaire pour rejoindre tous les peuples. Cette élection
et insertion d’une nation particulière dans l’économie de la vie en Alliance avec
Dieu offerte à toute l’humanité devient la marque identitaire du judaïsme. La fidélité
à cette Alliance s’exprime par l’observation de sa Loi, assortie de la conviction
que Dieu sait, à travers les faits de l’histoire, rejoindre son peuple élu, constamment
enclin à l’infidélité, et le rétablir dans la bénédiction et dans sa vocation. Cette
conviction anime l’espérance messianique qui caractérise le judaïsme.
La référence centrale à la Loi divine fonde le postulat que les humains ont le devoir
d’être actifs et de façonner le monde selon les préceptes divins. Une grande valeur
se trouve ainsi conférée au travail : l’humain sera reconnu, évalué et jugé d’après
ses actions. L’imitation de Dieu, c’est-à-dire la vie selon ses commandements, s’exprimera
également dans la consécration du jour hebdomadaire de repos (shabbat) à l’instar
du septième jour que Dieu consacra à célébrer, dans l’émerveillement, son action
créatrice (Gn 2, 3).
L’expérience historique du judaïsme dégage aussi les capacités humaines de mépris
de la Loi, de rébellion contre Dieu et l’ordre divin, en un mot, ses aptitudes au
« péché ». Ce péché représente l’avilissement de la véritable nature humaine et
il comporte ses conséquences inévitables : la souffrance. Dans le judaïsme, la souffrance
en tant qu’expiation du juste représente une explication collective du destin du
peuple d’Israël. Selon la tradition reçue, l’histoire d’Israël a compté de nombreux
moments de souffrance, de l’esclavage à l’exil en passant par les persécutions et
le bannissement de sa terre. Cependant, l’espérance du pardon, qui a toujours nourri
sa résilience, repose sur la conviction que si Dieu a libéré le peuple d’Israël
de la servitude égyptienne, il saura bien le conduire à la délivrance après les
tourments subis, quels qu’ils soient.